
La place du partenaire durant le postpartum et dans la parentalité
- lun 4 juillet 2022

Durant les premières semaines du Mois d’Or, la jeune maman est en pleine mue. Moralement, elle a besoin de se sentir soutenue et aimée. Le travail que représente le don de la vie lui vaut les honneurs et toutes les attentions…
C’est pourquoi, en tant que père ou deuxième parent, vous devez vous préparer dès la grossesse.
L’idéal est que vous preniez en main la gestion de la logistique qui soutiendra la rémission de la jeune maman :
… MAIS vous avez aussi besoin de liens à créer avec son bébé, c’est pourquoi s’entourer d’autres personnes, dites « bonnes étoiles » sera hautement bénéfique : ami, doula, sage-femme, maman, marraine.
Voici un patchwork des différentes conclusions d’études internationales sur la place des pères qui sont citées dans le rapport des 1000 jours (à télécharger ici)
« L’engagement du père avec le bébé́ a des effets positifs sur son développement. La présence du père/second conjoint est également importante pour soutenir la mère, notamment dans la période périnatale, diminuant le risque d’épuisement psychique et de dépression chez celle-ci ».
« Plus le congé paternité est long, plus la sensibilité du père/ second parent à l’enfant est grande (…) »
« De la même manière, il a été montré que seuls les pères ayant passé plusieurs semaines avec leur bébé entre la naissance et l’âge de 4 mois sont capables de distinguer les pleurs de leur propre enfant parmi les pleurs d’autres bébés. »
« Des études dans plusieurs pays nordiques illustrent combien s’occuper d’un bébé rend les pères plus confiants en tant que parent et plus compréhensifs à l’égard des tâches domestiques ».
Maintenant que vous êtes convaincu de toute la richesse que votre investissement pourra apporter à votre famille, il s’agit de faire face à des réalités concrètes. Je nomme LA FATIGUE et le STRESS.
Et oui, la dépendance et la responsabilité d’un bébé peut être lourde à porter pour la jeune maman, surtout que, on le rappelle, elle a une dette de sommeil ! C’est pourquoi vous allez devoir vivre des situations parfois stressantes et des moments de tension. Soyons lucides. Trop de couples se séparent les premières années après la naissance de leur enfant parce qu’ils sont impréparés à vivre un quotidien où bébé est le centre de tout, au moins les six premiers mois et où leur fenêtre de repos et de ressourcement s’en trouve alors réduite.
Apprendre à bien communiquer est alors la base pour établir une relation de qualité. Et certaines phrases font plus de dégâts que de bons résultats…Ne sachant comment s’exprimer, un sentiment ou un besoin peuvent sortir de manière blessante ou sous forme de reproche. En plus d’être blessantes voire violentes, ces petites phrases malheureusement banales sont aussi inefficaces.
Communiquer demande de se connaître, d’être à l’écoute de nos besoins, de nos sentiments et ensuite d’apprendre à les exprimer d’une manière permettant à l’autre de l’accueillir. Cela nous invite aussi à développer l’écoute véritable, qui est, nous y reviendrons, une clé pour le couple pendant le Mois d’Or.
En fonction des mots et du ton choisis, une même attention n’a pas du tout la même portée ni n’engendre la même réaction chez l’autre.
L’expression des besoins de soutien ou d’un malaise ne peut être exprimés d’une manière blessante au risque de ne pas être entendu. Les tensions, pourtant néfastes à la création du cocon postnatal s’installent. Or, en pleine tempête postpartum, il est impératif que les membres de l’équipage se comprennent pour traverser ces flots tumultueux.
Voici un exemple de deux phrases qui ne provoquent pas du tout le même effet mais dont l’objectif est le même, c’est-à-dire de faire comprendre à l’autre l’état de fatigue :
« Tu ne comprends rien, t’as jamais accouché » |
« Quand je vis ces douleurs, je me sens épuisée, j’ai besoin de confiance et de soutien alors je te demande de me dire des mots encourageants et de me masser là où j’ai des tensions. » |
Pour aller plus loin, nous vous invitons à approfondir :
L’objectif ? Nourrir massivement les récepteurs d’ocytocine, l’hormone du bien-être et du lien social si précieuse en postnatal.
Ce qui signifie en quelques mots :
combler la jeune maman grâce à ce qui lui fait du bien selon ses codes de langage à elle.
Voici les 5 langages de l’amour :
Si les deux conjoints n’ont pas le même langage, cela pose des problèmes. Mais durant cette période en particulier, où les besoins et la sensibilité sont exacerbés, il risque de ressurgir ces incompréhensions, entrainant des reproches, des incompréhensions ou des insatisfactions et un cadre relationnel non propice à une bulle de qualité. Essayez donc de bien connaître les langages de l’amour de votre partenaire.
Prenez un papier et un crayon puis notez vos langages de l’amour respectifs !
L’écoute est une clé, ce besoin est important. Il est fréquent que le conjoint ne sache pas comment répondre aux nombreux vécus émotionnels faits de doutes, les ambivalences qu’il voit apparaître chez sa femme les jours et les semaines qui suivent l’accouchement. Cela augmente parfois le sentiment d’impuissance et la difficulté à trouver sa place.
« Quand j’ai été écouté et entendu, je deviens capable de percevoir d’un œil nouveau mon monde intérieur et d’aller de l’avant. Il est étonnant de constater que des sentiments qui étaient parfaitement effrayants deviennent supportables dès que quelqu’un nous écoute. Il est stupéfiant de voir que des problèmes qui paraissent impossibles à résoudre deviennent solubles lorsque quelqu’un nous entend. »
— Carl Rogers, psychologue humaniste, créateur de l’écoute active, Le Développement de la personne, InterEdition, 1966
Ayez confiance en votre femme et en ses ressources pour devenir mère quelque soit ce qu’elle traverse : ses doutes, ses émotions, ses pleurs.
La confiance en elle-même est une clé capitale. Ce sera aussi une base pour vous-même car ses doutes peuvent vous aussi vous déstabiliser. Ne prenez pas pour argent comptant ce qu’elle dit. Cela ne durera pas et se transformera au fil du temps. Sauf si ça va trop loin. Dans ce cas, il est important de connaître les signes de la difficulté maternelle et quand s’inquiéter ou se faire accompagner. Dans ce cas, nous vous recommandons de prendre contact avec l’association Maman Blues.