Pourquoi faire appel à une doula, ces fées du Mois d’Or ?

Les doulas postpartum prennent en charge le quotidien selon vos besoins.

Qu’est-ce qu’une doula ou une accompagnante postnatale ? Ai-je besoin de ses services si tout se passe bien pour mon bébé et moi ? Comment la doula peut-elle me soutenir pour bien vivre le Mois d’Or ?

Face à une prise en charge très médicalisée de la grossesse et de l’accouchement, de plus en plus de femmes et de couples choisissent d’être accompagnés par une doula, avant mais aussi après la naissance de leur enfant. Tiré du grec ancien qui signifie « celle qui sert la mère », le mot doula est longtemps resté méconnu et sa pratique quasi confidentielle. Si dans les pays anglo-saxons, cette profession est valorisée et structurée depuis déjà de nombreuses années, en France, la doula tend à trouver sa place dans le parcours périnatal. Pourquoi faire appel à une doula ou à une accompagnante postnatale ?

 

Déjà, qu’est-ce qu'une doula ?

La doula est une accompagnatrice de la femme enceinte et de son entourage pendant la conception, la grossesse, l’accouchement et la période postnatale. Il s’agit toujours d’une femme qui dispose de l’expérience (souvent mère elle-même bien que ça ne soit pas indispensable) et de la formation nécessaires au soutien d’une femme enceinte, qui désire le devenir et/ou qui vient d’accoucher. La doula intervient toujours en complément du suivi médical choisi par les parents (maternité, hôpital, sage-femme, médecin gynécologue-obstétricien). Ni thérapeute, ni coach, ni psy, ni infirmière, la doula est une présence, une écoute et un appui tout au long du parcours de la femme qui souhaite, s’apprête à devenir mère ou vient d’accoucher. Son rôle est ancestral et universel. On retrouve la figure de la doula dans toutes les traditions du monde, à travers la servante, la voisine, la cousine ou toute femme qui vient se mettre au service de la mère. En France, les doulas sont des professionnelles formées et signataires de la Charte Doulas de FranceDes stars comme Meghan Markle contribue à populariser ce métier à travers le monde en parlant ouvertement de leur doula dans les médias.

 

 

Les doulas postpartum prennent en charge le quotidien selon vos besoins.
Prendre en charge une partie du quotidien fait partie du rôle des doulas



Pourquoi choisir de se faire accompagner par une doula ?

Parce qu’elle apporte un soutien humain et émotionnel. Dans un parcours de soins rythmé par les rendez-vous médicaux pour les prises de sang, les échographies, les séances de préparation à l’accouchement puis celles de rééducation périnéale, le temps que les praticiens consacrent aux consultations permet rarement à la femme et à l’autre parent d’exprimer tous leurs besoins, leurs questions et leur besoin d’être pleinement acteurs de cette grossesse. La femme enceinte et le couple peuvent se sentir démunis et, ce, même lorsque tout se passe bien et que l’arrivée de l’enfant est un choix. Face aux questionnements, aux peurs, aux projections, aux symptômes physiques et psychologiques de la grossesse, la future mère peut manquer d’échanges approfondis qui la rassurent ou d’une oreille attentive qui la considère dans ses difficultés comme dans ses découvertes. La doula est la professionnelle qui apporte cette attention de qualité.

 


Pourquoi se faire accompagner par une doula en postpartum immédiat ?

La doula épaule les besoins émotionnels et pratiques de la maternité. Elle prend en compte ce que la femme a sur le cœur, ce qu’elle éprouve, qu’elle soit seule ou accompagnée de son/sa partenaire lors de ces partages. Sans jugement, ni commentaire, avec bienveillance, la doula accueille les émotions positives, négatives ou ambivalentes. Dans l’espace de confiance que les deux femmes vont créer, il est possible de déposer ce qui pèse mais également de partager la joie et la hâte. En accompagnatrice de maternité, la doula aide aussi dans la gestion pratique de la maison, notamment après l’accouchement. Elle peut également être présente aux rendez-vous médicaux si la femme le souhaite ou si l’autre parent ne peut être là. Le travail de la doula est parfois vu à tort comme utile surtout aux femmes socialement isolées, coupées de leur famille ou en grande détresse. Or le soutien d’une doula s’étend à toutes celles qui ressentent le besoin ou l’envie d’un soutien. 

Quelles soient seules, en couple, en difficultés face à ce bébé à venir, inscrites au sein d’un parcours PMA, qu’il s’agisse de leur premier enfant ou non, toutes peuvent faire appel à une doula, à n’importe quelle étape de leur vie de femme et de mère. Le lien qui se met alors en place repose sur une transmission de femme à femme dans une distance juste. Tout au long de l’accompagnement de la doula, il est important pour la doula de garder une vision claire des rôles de chacun aux côtés de la maman afin de respecter la place et les désirs du père ou du deuxième parent mais aussi de l’ensemble de la famille : fratrie, grands-parents etc. 

« Sceptique au départ, j’ai énormément apprécié l’accompagnement de la doula qui m’a aidé à réfléchir à mon rôle avant, pendant et après l’accouchement, raconte Fred, papa pour la deuxième fois et créateur du compte Instagram @vieuxmachinbidule. Comment savoir quand on fait trop ou pas assez ? En tant qu’homme issu du milieu hospitalier, ça m’a demandé d’ouvrir mon esprit mais ma compagne a pu accoucher sans péridurale dans une salle nature d’un CHU de niveau 3 et j’ai pu m’investir en profondeur. Quand on a assisté à la naissance de son enfant, on pense que l’on a tout vu mais avec notre doula la naissance de notre deuxième fille a été plus forte que la première ».

 

La doula peut-être être présente le jour de l’accouchement ?

 La doula ne fait pas partie de l’équipe médicale et para-médicale qui suit la femme enceinte durant sa grossesse, ni de celle qui assure son accouchement. Cependant, sa présence aux côtés de la femme prise en charge par la maternité, à l’hôpital ou la sage-femme libérale lors de l’accouchement peut être tout à fait accepté et bienvenu, si l’on souhaite bénéficier de sa présence le jour J. De plus en plus de maternité et d’obstétriciens sont favorables à la présence de la doula en salle de naissance. Il est bon de le mentionner dans le projet de naissance mais ce n’est pas toujours nécessaire. Claire se souvient de son accouchement en avril dernier : « le temps qu’elle fasse sa validation administrative à l’accueil, j’étais déjà en salle de naissance ! J’ai accouché rapidement mais c’était comme si elle était là. Mélanie, ma doula, c’est ma mère, ma sœur, mon joker et c’est surtout devenu une amie. Elle m’a redonné confiance et puissance. J’ai traversé une grossesse difficile avec des complications médicales. Je me disais, peu importe ce qui arrive, Mélanie saura », sourit la jeune maman.

Plus ou moins tombé dans l’oubli au début de l’ère moderne en Occident, la pratique qui consiste, pour la mère, à arrêter toutes activités durant au moins un mois, refait surface. Elle est portée aujourd’hui par le développement des approches de grossesse naturelle, d’accouchement naturel, de maternité consciente et de parentalité positive. L’expérience du Mois d’Or séduit de plus en plus de femmes et de couples désireux de traverser en douceur la naissance d’un ou de plusieurs enfants. Des célébrités partagent d’ailleurs leur témoignage sur le Mois d’Or comme l’influenceuse Kim Kardashian. Ni vieillotte, ni réservée aux privilégiés, la pratique du Mois d’Or répond à un besoin universel, et finalement très actuel, de ralentir. Le Mois d’Or donne l’occasion de prendre le temps de vivre et de savourer les magnifiques étapes de la naissance en respectant l’évolution et les besoins du corps féminin au cours de la période du post-partum, en apprivoisant de nouvelles relations intra-familiales et en accueillant le changement ensemble, pas à pas. Véritable aventure dans l’aventure de la naissance, le Mois d’Or invite surtout à repenser les vrais besoins des mères qui vont ou viennent d’accoucher.

 

Frédéric et sa femme ont fait le choix d'être accompagnés d'une doula pour mieux vivre leur Mois d'Or

Quel rôle joue la doula dans l’expérience du Mois d’Or ?

A l’accouchement et au cours des 30 à 40 jours qui suivent, la femme a besoin de sommeil, de sécurité et de douceur. Pouvoir se laisser aller à dormir et se sentir choyée en sachant que des personnes de confiance l’aident à veiller sur son bébé sont des sentiments cruciaux pour que la femme sécrète de l’ocytocine, l’hormone du bien-être et de l’attachement qui facilite la récupération durant le post-partum et stimule l’allaitement. L’accompagnement de la doula peut se prolonger aussi longtemps que la femme en ressent le besoin après la naissance. Ses missions seront alors variées, en fonction de la demande : écouter, aider à la mise au sein ou à la toilette de bébé, apporter son aide logistique… Véritable bonne étoile du Mois d’Or, la doula peut venir préparer les repas pour la mère et/ou le couple afin que le deuxième parent soit disponible pour sa compagne, s’occuper de certaines tâches ménagères, s’occuper des autres enfants. La doula aide également la mère et le couple à se mettre en relation avec des associations, d’autres parents ou des professionnels de la périnatalité. A titre d’exemples, pendant la grossesse, elle pourra mettre en contact avec un.e praticien.ne en haptonomie afin de développer les premiers contacts par le toucher avec le fœtus. Après la grossesse, elle pourra aider à trouver une praticienne du massage post-natal disponible pour intervenir à domicile.

Ces cas de figure sont des exemples car chaque grossesse, chaque naissance et chaque accompagnement de doula est unique. Sentez-vous libre de choisir le cadre, le rythme et le contenu de cet accompagnement. Les femmes restent les actrices souveraines de leurs maternités.

 

 

Plus d’infos sur le site des Doulas de France https://doulas.info